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Communiqué de presse - Digues

mardi 2 mai 2023

Lors du Conseil Communautaire du mardi 4 avril dernier la Communauté de Communes a pris une décision lourde de conséquences concernant le déclassement des digues de la Garonne. J’ai été amené avec mes collègues élus toulennais à défendre avec acharnement le maintien de notre système d’endiguement de la CDC dans son ensemble, avec un focus particulier sur le casier Preignac-Toulenne qui a vocation à protéger en plus des terres agricoles, des habitations, et des infrastructures importantes d’intérêt général et à vocation publique.

Notre démarche n’a pas suffi à inverser la tendance, le Conseil Communautaire ayant voté par 27 voix défavorables au maintien des digues, 21 voix pour leur maintien et 2 abstentions. Bien que légal, ce choix met en péril la notion même de solidarité territoriale, socle sur lequel ont été fondées les Communautés de Communes, solidarité si bien mise en valeur lors des incendies de l’été dernier. La prévention des inondations ne mériterait-elle pas, elle aussi, notre solidarité ?

La faute originelle vient de l’État qui a transféré une fois de plus aux intercommunalités une compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) sans aucune compensation, en la faisant financer par une taxe spécifique levée par les CDC sur l’ensemble de leur territoire. Cerise sur le gâteau, l’État, qui ne faisait pas grand-chose quand il était responsable devient prescripteur et exige moultes études (fort chères) et travaux de remise à niveau qui font flamber les coûts d’entretien des digues jusqu’alors plutôt bien gérées par de petites associations de propriétaires.

L’étude hydraulique censée aider les élus de la CDC a été à charge, le cabinet n’ayant à aucun moment rencontré les élus concernés ou les présidents d’ASA et donnant de mauvaises extrapolations, ayant pour conséquence de faire exploser les coûts avec, par exemple, une surverse de digue annoncée tous les 6 ans et les coûts induits (diagnostic complet, remise en état, etc...), alors qu’historiquement les surverses ont lieu tous les 30 à 40 ans (cf historique des crues). Les montants annoncés ont dissuadé nombre d’élus à voter pour le maintien du classement des digues.

La perte de la digue est à notre sens une erreur politique, économique, sociale, et écologique :
• Politique en termes d’image face aux populations du long du fleuve durement éprouvées lors des inondations de 2021, et de manque de vision à long terme.
• Économique car le coût des réparations d’équipements public communaux et intercommunaux sera lourd et répété, supérieur au coût d’entretien de la digue. Relogement de familles, baisse de la valeur des biens immobiliers etc…
• Sociale pour les familles touchées moralement et financièrement par ces sinistres, qui ne pourront plus s’assurer à cause des débordements devenus trop fréquents et répétitifs faute de protection par la digue.
• Écologique car les effluents des 2 stations d’épuration de Preignac seront directement rejetés dans la Garonne à chaque inondation et le système d’assainissement paralysé.

Le déclassement de ces digues va donc avoir de graves conséquences sur nos installations et la vie des populations concernées. Ce sont plus de 140 années de protection et de gestion efficiente qui sont balayées d’un trait de plume, vécue comme une insulte par les populations, les propriétaires et les exploitants agricoles.
Toutefois, la municipalité, en lien avec les membres actuels de l’ASA fera tout ce qui est en son pouvoir pour défendre et protéger les intérêts des riverains, propriétaires, agriculteurs et autres usagers des bords de Garonne. Nous réfléchissons d’ores et déjà à la constitution d’une association dont les contours et les buts sont encore à définir.

Christian DAIRE - Maire de Toulenne
Dominique TURTAUT - Président de l’ASA des digues